Avant d’entrer pleinement en 2023, de l’Australie à l’Alaska, les huit milliards de Terriens ont laissé derrière eux, les uns après les autres, une année mouvementée, entre la guerre en Ukraine, l’inflation, la montée des inégalités, les crises de l’eau et de l’environnement…
Par Alberto Rodriguez Pérez
Publié le 5 janvier 2023
Malgré le retour en force de l’épidémie de Covid, à Paris, un million de personnes se sont retrouvées ce 31 décembre sur les Champs-Élysées dans la douceur d’une nuit d’hiver anormalement tempérée à seize degrés pour conclure une année 2022 emblématique du dérèglement climatique. En France, des vagues de chaleur dévastatrices se sont succédées, sept fois plus de surface qu’une année ordinaire ont brulé et l’une des sécheresses les plus importantes de ces cinquante dernières années a frappé la plupart des départements. Cette succession d’événements météorologiques extrêmes est l’une des conséquences les plus évidentes de la « crise » climatique et ses multiples fluctuations plus fréquentes et de plus grande amplitude.
Il est crucial que nous prenions des mesures pour atténuer leur impact et protéger l’environnement, ce qui nous protègera de facto. Les politiques de développement durable, essentielles pour relever ces défis, doivent se montrer volontaires et scientifiquement fondées pour produire un effet réel. Voici un objectif louable pour 2023.
Gageons que ce soit l’année de la décarbonisation avec des dispositions elles que l’efficacité énergétique, la mise en place des renouvelables, l’électrification de l’économie, mais aussi avec la décroissance ou plutôt la « postcroissance », nécessaire dans bon nombre des activités les plus polluantes. Nous devons appliquer le principe de responsabilité différenciée pour que les secteurs qui ont contribué de manière significative au problème des émissions de gaz à effet de serre assument un plus grand engagement dans la solution. En 2023, nous devons prendre plus au sérieux la conservation du vivant. Le rythme de disparition des espèces sur Terre dépasse de mille fois la période préindustrielle, et 30 % à 40 % d’entre elles sont aujourd’hui menacées d’extinction. Nous savons déjà que l’effondrement de la biodiversité fragilise directement les humains et nos sociétés. Certaines mesures peuvent y remédier : la protection des habitats naturels ; la gestion pérenne des forêts et la promotion de pratiques agricoles durables ; l’inclusion de la biodiversité dans tous les plans et programmes économiques. Nous savons aussi que l’économie circulaire demeure une priorité pour l’année à venir parce qu’elle favorise l’utilisation efficace des ressources et réduit l’impact environnemental. En outre, elle peut contribuer à la création d’emplois et à leur préservation. Les produits et les matériaux doivent être récupérés et recyclés pour éviter la génération de déchets et limiter la dépendance aux richesses naturelles.
Dans cette liste de souhaits pour 2023, la lutte contre les inégalités reste un défi majeur à l’échelle mondiale. Dans ce monde « fluctuant », les déséquilibres sociaux et économiques se sont aggravés et impactent négativement la vie de tous et la stabilité des sociétés. Elles peuvent être combattues par des politiques qui favorisent l’égalité des chances et la justice sociale, telles que la redistribution, la promotion d’emplois de qualité, la protection des personnes les plus vulnérables et l’amélioration de l’éducation et de la formation.
Tous ces engagements détermineront un futur plus durable. Et ils doivent s’appliquer à tous les échelons publics et aux acteurs privés. La société, pour sa part, doit s’impliquer dans chacun de ces domaines. « Apprendre d’hier, vivre aujourd’hui et agir pour demain ». Il y a beaucoup à faire et nous pouvons encore changer l’avenir. Profitons-en !