Exposition à la Maison de la Magie à Blois

La magie est un spectacle total…

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Au fil des années, la Maison de la Magie Robert-Houdin de Blois s’est imposée comme un laboratoire de création et un lieu de transmission autour des arts magiques. Il est orchestré par Céline Noulin qui façonne ce lieu unique devenu le temple européen de la magie. Un art qu’elle voudrait faire reconnaître à sa juste valeur… 

Par Alberto Rodriguez Pérez
Publié le 1er octobre 2020

Vingt ans après son inauguration, et avec plus de 104 000 visiteurs en 2019, la Maison de la Magie continue de faire coexister dans un même lieu des salles présentant des collections de magie et un spectacle vivant permanent. « La Maison a pris une ampleur incroyable », explique Céline Noulin, responsable culturelle du site. Sous sa direction, ce musée inclassable est devenu une référence mondiale pour tous les artistes-magiciens, les étudiants, les auteurs et créateurs qui font rayonner cette discipline et tous ceux qui mènent des recherches et des projets autour des arts magiques et de Robert-Houdin.

Prestidigitation, illusion, mentalisme…

Avec la multiplication des festivals partout en France et plus de 2 000 abonnés et passionnés inscrits à la Fédération française d’artistes prestidigitateurs (FFAP), le spectacle de magie n’a jamais montré une aussi grande vitalité. Une offensive sur tous les fronts qui place la discipline comme une expérience artistique, alors qu’elle évoluait dans le circuit parallèle des cabarets et des shows.
« À l’instar du théâtre, de la danse et du cirque, nous voulons désormais faire reconnaître la magie comme un art à part entière auprès du ministère de la Culture », revendique Céline Noulin.


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Pour obtenir cette officialisation, quoi de mieux que de marcher dans le sillon de Robert-Houdin (1805- 1871) ? « Cet ancien horloger et scientifique, prestidigitateur fameux, est à l’origine de la magie moderne, rappelle la directrice des lieux. Avec ses soirées fantastiques, il a réussi à faire de son art la distraction favorite des monarques de son temps. Les participants étaient alors accueillis dans un salon raffiné par un hôte distingué portant l’habit et qui les éblouissait avec des prestiges où se mêlaient virtuosité et humour. »
Et Céline Noulin de poursuivre : « j’aime la magie de scène et le concept de spectacle total. Jeu de comédien, mise en scène des effets, costumes, lumière et ambiance musicale forment un tout… Je considère aussi que le charisme et l’élégance donnent au magicien une dimension supérieure indispensable pour produire des moments d’émotion. »

Céline Noulin
Céline Noulin. Photo ARP

Une école de magie à Blois…

Et si notre interlocutrice porte un regard admiratif sur les ténors de la magie actuelle, elle appelle pourtant de ses voeux l’éclosion de nouvelles personnalités hors du commun : « La magie théâtrale s’est enrichie du contact d’artistes talentueux frottés à d’autres disciplines. Mais il faut constamment réapprendre son histoire et celle de ses grands acteurs pour la redessiner avec un oeil singulier et original. Depuis toujours, les magiciens se forment en autodidactes et via la transmission de maîtres. »

Alors elle rêve d’une École nationale de magie légitimement implantée à Blois. Celle-ci pourrait enseigner d’après les ouvrages fondamentaux de Robert-Houdin, qui demeurent les Évangiles des magiciens… 

Illusionnisme, spiritisme et New Age

Les frontières entre le spiritisme et l’illusionnisme ont toujours été minces. L’exposition Esprit Fantôme, à la Maison de la magie, révèle cet automne l’appropriation du spiritisme par la magie de scène. Si l’on connaît l’évocation par Victor Hugo de l’esprit de sa fi lle Léo- poldine décédée accidentellement, on connaît moins la fi gure de Paul Le Cour. Lecour, de son vrai nom, est né à Blois en 1871 : cet acteur majeur de l’ésotérisme chrétien fonde en 1926 la revue Atlantis. Articles, ouvrages et conférences à la Sorbonne diffusent les idées de ce mou- vement. Il écrit en 1937 L’Ère du Verseau, l’un des textes précurseurs du new age, courant spirituel occidental majeur des XXe et XXIe siècles. 


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