Thomas Grappy, dans son coin épicerie

Thomas Grappy, viens voir l’épistorien !

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Dans son « Petit Jardin » au pied du château de Blois, Thomas Grappy redonne vie à l’épicerie de proximité. Diplômé d’histoire et passionné par le secteur sauvegardé, Thomas y a créé un havre paisible propice aux échanges. Avec le collectif des « Métairies du Pont Saint-Michel », cet épicier atypique lance un projet de jardins bio à son image.

Thomas Grappy est historien. Dégouté par la malbouffe et la fracture alimentaire entre population précaire et aisée, il s’est lancé dans l’ouverture d’un groupement d’achats. Ainsi est né, en juin 2013, « Le petit jardin ». Avec pour précepte « consommer bio avec le minimum d’argent ». Depuis, à l’étal extérieur de fruits et légumes, Thomas a ajouté un espace de vente dans la maison XVIe fraîchement rénovée. Là, au pied du château de Blois, il propose des aliments du quotidien : huiles, condiments, céréales… Tous bio et en grande majorité locaux. Tous soigneusement sélectionnés pour leur qualité.

« Maintenant je suis épistorien, explique Thomas en plaisantant. Mes travaux sur l’histoire locale m’apportent une vision documentée de la bouffe et un questionnement sur l’origine et l’identité alimentaire. Qu’est-ce qu’on mangeait avant ? Qu’est-ce qu’on mange maintenant ? Pourquoi consommait-on panais, rutabaga, houx ou encore raves et pourquoi ne les cuisine-t-on plus ? J’ai vu disparaître le monde paysan et avec lui le petit commerce. Pourtant, on cultive toujours des bons produits et je veux les rendre accessibles, bien sûr avec la contrainte des saisons. »

« Je fais un vrai métier d’épicier »

Le Blois de la fin du XIXe comptait deux épiceries par rue. Aujourd’hui disparues, le supermarché prend toute la place. C’est de là qu’a germé l’idée de créer sa petite épicerie. « Je veux restaurer un maillon de la chaîne entre producteurs de qualité en bio ou en agriculture paysanne et consommateurs de plus en plus avertis. »
Mais Thomas est avant tout attaché au lien social. Le « Petit Jardin » est un endroit charmant et convivial où l’on refait le monde en prenant du bon temps autour d’un café.

C’est cette quête d’humanisme et de résilience qui pousse Thomas Grappy et quelques amis à créer des jardins maraichers bio dans le quartier Vienne. Ainsi, sur trois hectares autour de la vieille grange du ponts Saint-Michel, « on installera des jardins privés ou partagés avec des travaux communs, une coopérative de consommation et un jardin pédagogique support à l’éducation populaire. Nous y organiserons des fêtes une fois la grange XVIe restaurée. »

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Et l’histoire dans tout ça ? « Je suis installé dans un quartier historique où il y a de l’alimentation depuis l’origine de la cité. Réintroduire l’alimentation des campagnes dans le cœur de ville, à l’abri du château et à proximité de la Loire, quel meilleur travail d’historien que celui-ci ! »


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